
Demander quoi lire à une vendeuse chez Virgin, ça peut sembler désespéré. Sauf si tu constates qu’elle a les mêmes lectures que toi et qu’elle t’oriente vers un génie encore absent de ta bibliothèque. J’ai nommé Philippe Jaenada. Alors la couv’ est curieuse et le titre l’est encore plus. "Néfertiti dans un champ de canne à sucre" quand tu lis "American Psycho" et "Factotum", ça peut annuler ton envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est une histoire d’amour discutable entre Titus Colas, qu’on a appelé comme ça parce que sont "père voulait Franck, sa mère Loïc, et que le hamster de sa sœur s’appelait Bérénice", et Olive Sohn, qui mange pour huit, passe le tiers de sa journée aux toilettes et "s’habille comme une paysanne lâchée dans un Carrefour oublié par les fournisseurs depuis vingt ans". Avec force de détails, l’auteur raconte l’histoire de ses héros depuis leur rencontre. Dans le métro, on glousse en serrant les cuisses et on en redemande. Le premier chapitre commence par "J’aime baiser le matin, ça me tue", et c’est le roman français le plus joliment drôle que j’ai lu.